Réception en l’honneur du maire de Jénine

C’est un honneur pour la ville de Vénissieux d’accueillir aujourd’hui le maire de Jénine, Monsieur Walid Abou Mweiss, et la délégation palestinienne venus participer ce week-end aux 7èmes Rencontres Internationalistes. Un honneur et une marque d’amitié très forte, qui lie nos deux communes respectives depuis plus de 10 ans.

Aujourd’hui, nous allons signer ensemble un traité d’amitié entre nos deux villes respectives, étape supplémentaire qui concrétise ces liens forts qui nous unissent.

Monsieur le maire, sachez que Jénine compte pour nous, sachez que Jénine ne tombera jamais dans l’oubli ou l’indifférence. La volonté de notre ville est de venir en aide à la population palestinienne, une population qui souffre, une population qui tombe sous les balles ou les bombes de Tsahal, une population qui subit une tragédie inhumaine, depuis de bien trop longues années.

Cette main que Vénissieux tend à la ville de Jénine est une main de la fraternité, une main de la solidarité, une main de la paix et de la reconnaissance de l’Etat palestinien, pour lesquelles nous devons tous œuvrer et nous battre. Ce ne sont pas des mots qui viendront panser les blessures, mais bien une volonté politique, et des actions de terrain, au plus près des habitants et des enfants de Jénine. L’association Jénine-Vénissieux mène des actions essentielles depuis 2002, et je voudrais en rappeler quelques exemples.

Tout le monde a en mémoire l’épouvantable massacre du camp de réfugiés de Jénine en 2002, et tout le monde se souvient de Ghadir, jeune fille blessée par l’armée israélienne, et opérée des yeux à Lyon grâce à un formidable élan de solidarité. D’autres enfants ont été soignés sur place en 2004, en 2005. La guerre tue, blesse les corps, elle traumatise en profondeur les populations, et bien sûr les plus jeunes. De retour de Palestine en 2011, l’association Jenine-Vénissieux avait pris des contacts, justement, pour mettre sur pied un suivi psychologique, afin d’aider les plus jeunes à se reconstruire.

Et puis il y a toutes ces initiatives, qui paraissent naturelles dans un pays en paix, mais qui prennent une tout autre importance dans un pays qui souffre. 98 enfants de l’école du camp de réfugiés de Jénine on bénéficié de consultations ophtalmologiques, 67 ont reçu des lunettes adaptées, sans oublier l’opération cartable, dont l’objectif était de fournir 100 cartables, emplis de matériels scolaires, aux enfants palestiniens. Je me souviens très bien de l’émotion simple, exprimée par les écoliers, une émotion que je ne suis pas près d’oublier.

L’association Jénine-Vénissieux, c’est aussi un visage, une volonté, une humanité, un combat pour la Palestine, Blandine Chagnard, dont la brutale disparition a marqué et peiné tous ceux qui connaissaient sa générosité, à Vénissieux comme à Jenine. Monsieur le maire, je sais que vous lui avez rendu hommage et, au nom de tous les Vénissians, je tiens à vous en remercier.

Après la Suède, l’assemblée nationale française a adopté, début décembre, une résolution de reconnaissance de l’Etat Palestinien. Cette résolution n’est pas contraignante, mais symbolique, elle doit néanmoins vous être adressée comme une note d’espoir, et comme une prise en considération des revendications légitimes qui sont les vôtres.

Cet été encore, cette spirale terrible de la violence a provoqué la mort de plus de 1 000 palestiniens, dans la bande de Gaza. Images insupportables d’innocents, d’enfants, morts sous les bombes, dans des représailles israéliennes disproportionnées. Notre premier devoir est de ne pas nous habituer à ce sang versé, de ne pas croire que ce conflit est sans fin, de ne pas céder à la fatalité. Non, une solution politique, pacifiée, doit continuer à nous habiter, et devrait enfin animer une communauté internationale et une Europe, pour le moins inexistantes. Cette solution politique passe par l’application ferme des résolutions de l’ONU, par le respect du droit international, par l’arrêt de la colonisation des territoires palestiniens, par la levée de cet embargo injuste et contre-productif, qui frappe la bande de Gaza.

Il faudrait aussi évoquer la gestion de l’eau, ressource vitale dont les terres palestiniennes sont plus ou moins spoliées, et appeler les puissances régionales à cesser leurs luttes d’influences.

Deux Etats peuvent coexister et vivre pacifiquement au Proche Orient, la Palestine et Israël ont également le droit de vivre respectivement en sécurité. Malgré des tensions géopolitiques très fortes, malgré ces drames récurrents qui nous révoltent, nous devons continuer d’y croire, nous devons continuer de croire en la volonté politique, la seule à même de jeter les bases d’une paix durable au Proche Orient.

Monsieur le maire de Jénine, c’est ce message d’espoir que je tenais, au nom de tous les Vénissians, à vous adresser, et à adresser aux habitants de votre ville. A ce titre, je suis heureuse de vous remettre, Monsieur Walid Abou Mweiss, la médaille de la Ville de Vénissieux.

Bienvenue à vous et à la délégation palestinienne, votre présence honore notre commune, ville de résistance et de tolérance.

Je vous remercie.

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