Rassemblement contre l’austérité

Aujourd’hui, dans toute la France, de nombreux maires tiennent des initiatives contre l’austérité imposée aux collectivités. Cette journée, lancée par l’Association Nationale des Elus Communistes et Républicains, est une journée de mobilisation pour dire : stop: Faire des économies sur le dos des communes et des habitants, ça suffit !

Les collectivités territoriales sont confrontées à une baisse des dotations de l’Etat sans précédent : 28 milliards sur la période 2014-2017, dont 15,8 milliards pour le bloc communal.  Dans le même temps, l’Etat impose aux communes de nouvelles charges (réforme des rythmes scolaires, inflation des normes …).

A Vénissieux, la dotation globale forfaitaire (DGF) a été réduite de près de 844 000€ en 2014. En termes de réalisation et de service à la population, cela représente l’enveloppe annuelle consacrée à la réhabilitation et à la maintenance des écoles ou la réhabilitation de la piste d’athlétisme du stade Laurent Gerin. En 2017, la perte sèche atteindra 7 millions d’euros, soit 1an et demi de maintenance de tout notre patrimoine ou la construction de la moitié d’un groupe scolaire.

L’austérité s’imposera également à la métropole qui se met en place : des projets d’équipements vont être ajournés, voire enterrés et des missions qui touchent au quotidien des habitants vont être rognées. Les premières conséquences se font déjà sentir avec une baisse de 15 % de l’enveloppe des travaux de voirie du Grand-Lyon pour notre ville en 2015, et la mise en veille du projet de pré fabrique Opéra.

Fin novembre 2014, au congrès de l’Association des Maires de France qui représente les maires de tous bords politiques, le nouveau Président, François Baroin, maire UMP de Troyes, a déclaré : « L’annonce d’une baisse sans précédent des dotations de l’Etat va produire un effet de souffle dont nous n’avons pas fini de mesurer la portée et les conséquences ».

Déstabiliser les communes, les affaiblir, c’est un contre sens historique, dans une période où nous aurions besoin de renforcer le premier socle républicain, le ciment de notre République.

La diminution prévisible de l’investissement des communes aura de lourdes conséquences sur les entreprises, notamment les TPE et PME déjà fragilisées et sur l’emploi local. La banque postale estime que le recul des investissements pour les collectivités territoriales atteindra 15% entre 2014 et 2015. Par ricochets, les entreprises et le BTP vont subir une baisse de croissance de 0,2% de leurs carnets de commandes ; La banque postale a estimé entre 37 000 à 58600 la perte d’emplois liée à la chute des investissements locaux. C’est une aberration  économique et sociale, contreproductive, un remède pire que le mal.  Je rappelle que les collectivités assument 70 % de l’investissement public. Cette baisse d’investissement aura également des conséquences sur la population qui verra ses équipements publics se dégrader puisque les villes auront moins de moyens pour les entretenir.

Les services publics vont être affaiblis. A l’heure où les besoins essentiels des habitants sont croissants que ce soit en matière d’éducation, d’emploi, logement, santé, sport, culture, environnement … Moins de ressources pour les villes, c’est moins de services publics et d’équipements publics,  moins de justice sociale, c’est-à-dire, moins d’actions pour nos aînés, pour notre jeunesse qui manque cruellement de repères (comme l’actualité vient nous le rappeler), moins de politiques en faveur des familles.

Ces cures d’austérité imposées aux communes auront un impact sur le soutien à la vie associative dont le rôle pour le mieux vivre ensemble n’est plus à démontrer. Cela aura des répercussions sur la vie quotidienne des habitants déjà durement touchés par la crise.

La marge de manœuvre des communes va se rétrécir. Nous n’avons que trois leviers pour agir : l’investissement, les missions de service public, les impôts locaux. Au final, l’addition est toujours supportée par l’habitant. Et au bout du bout, c’est la population qui trinque.

La France traverse déjà une situation de crise sans précédent depuis 1930. 8, 5 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté ; Le chômage ne cesse de progresser, le pouvoir d’achat s’effondre et les inégalités se creusent ; Les droits fondamentaux ne sont plus assurés : le droit à un emploi, à se loger, l’accès aux soins, à l’alimentation ; La précarité énergétique est une réalité pour de nombreux foyers.

Vénissieux, ville populaire, n’échappe pas à cette situation nationale. Selon l’étude Compas de 2013, 31% de la population vénissiane vivait en dessous du seuil de pauvreté en 2011.

L’équipe municipale aborde l’avenir de manière combative, déterminée à agir pour l’intérêt général. La ville veut continuer les choix forts qu’elle fait pour les Vénissians : l’équivalent d’une Atsem par classe en maternelle ; des infirmières scolaires dans les écoles de la ville ; les ateliers santé ville pour prendre en compte tous les aspects liés à la santé et agir préventivement ; La régie de restauration scolaire et sociale : un outil essentiel pour proposer des repas équilibrés et de qualité avec des tarifs adaptés aux ressources des habitants ; Les tarifs sociaux pour faciliter l’accès à la culture, aux loisirs …

Dans ce contexte très difficile pour les Vénissians, et dans un cadre financier de plus en plus contraignant pour la ville. Nous privilégions la maîtrise des dépenses de la ville, sans augmenter le taux de fiscalité. Nous voulons garantir aux habitants des services publics de proximité de qualité et continuer d’investir dans des projets structurants indispensables aux Vénissians. Nous faisons le choix de maintenir, au même niveau, notre soutien au mouvement associatif : 5,8 millions d’euros pour les associations, régies et établissements publics concourant à la mise en œuvre de la politique municipale. Même si nous avons bien conscience qu’au fil des années, les équilibres budgétaires seront de plus en plus difficiles à tenir.

Nous devons refuser l’asphyxie financière des communes. La mobilisation des maires a déjà permis de rendre pérenne le fonds de soutien pour la mise en place des rythmes scolaires.

Ensemble, nous devons défendre l’intérêt de notre ville et de ses habitants. C’est l’affaire de tous, que nous soyons élus, habitants, associations, ou bien acteurs de la ville.

Je vous invite à signer la pétition « Non à l’austérité » et à la faire signer largement autour de vous.

X