Rassemblement Carbone Savoie

Depuis le 1er février, les salariés de Carbone Savoie ont entamé une grève illimitée. Filiale du leader minier international Rio Tinto, l’entreprise vénissiane va être cédée au fonds de retournement Alandia Industries.  Aujourd’hui, les salariés sont inquiets pour leurs emplois et l’avenir du site vénissian. A quelques semaines de la fin du processus de cession, aucun projet industriel ne leur a été présenté.  La direction reste muette et les salariés n’ont aucune visibilité quant aux conditions de reprises de ce patrimoine industriel vénissian.

Cette situation n’est pas acceptable, une fois de plus, les salariés sont victimes de ce monopoly financier, des salariés considérés comme des kleenex que l’on jette après usage. Leurs revendications doivent être entendues

Leurs inquiétudes sont légitimes, leur colère aussi. Depuis plusieurs années, Rio Tinto, leader minier international, s’est engagé dans un vaste plan de cessions d’actifs dans le monde

La France n’a pas été épargnée par cette politique de délocalisation. Après la vente de l’entité emballage en 2010, la cession d’une partie de l’activité aluminium en 2011, la fermeture de l’usine de Lannemezan, et aujourd’hui le site vénissian est menacé

Une situation incompréhensible. Rio Tinto a investi dans l’installation d’un OTR en 2013. Pourquoi investir pour revendre ensuite ? Carbone Savoie a les capacités de se développer. Rio Tinto  doit montrer sa volonté de maintenir un véritable projet économique. Il doit exiger que le repreneur investisse.

L’intersyndicale CGT / FO s’est adressée au préfet de région. Je me suis associée à leur demande pour qu’une table ronde soit organisée, en présence de l’ensemble des partenaires concernés, afin de faire un point de la situation. L’Etat doit prendre ses responsabilités et s’assurer que le repreneur soit porteur d’un véritable projet industriel pour garantir la pérennité de ce fleuron industriel et maintenir tous les emplois. Il doit peser de tout son poids dans ce dossier et refuser le désengagement industriel de Rio Tinto du territoire français. L’Etat doit engager une politique volontariste pour sauver nos emplois et nos savoir-faire sur le territoire national. Il est temps de mettre un terme à 30 années de désindustrialisation, qui n’ont eu de cesse de casser nos entreprises, briser les lieux de transmission. Il est temps d’en finir avec ce gâchis humain et industriel et de tout mettre en œuvre pour sauvegarder notre patrimoine industriel local.

Aujourd’hui, les salariés ont décidé de continuer leur combat et d’occuper l’usine. Plus que jamais ils ont besoin de notre soutien et de notre solidarité. Dans cette bataille, ils peuvent compter sur la mobilisation de notre comité de défense. Comme nous l’avons fait pour Veninov, Bosch, Renault Trucks… nous serons à leurs côtés pour sauvegarder nos emplois et nos savoir-faire

Nous ne laisserons pas encore une fois notre patrimoine industriel vénissian dilapidé.

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