Pose d’une plaque en souvenir de Célestin Clemares

… »Nous honorons aujourd’hui le parcours sportif de Célestin Clémarès, mais aussi et surtout son action, son dévouement, et sa fidélité à un certain nombre de convictions »…

Nous sommes réunis aujourd’hui pour célébrer le souvenir de monsieur Célestin Clémares, un homme qui a profondément marqué l’Histoire sportive de notre Ville.

Le cheminement de cette personnalité du basket vénissian, nous montre que la richesse du sport de haut niveau est l’écho de la richesse du mouvement sportif local. Il n’est nullement question de les opposer car nous avons besoin des deux. Voilà pourquoi la ville de Vénissieux tient plus que jamais à soutenir, développer, encourager le sport pour tous, à tous les rythmes, sous toutes ses formes, loin des stéréotypes du sport-Business.

Nous honorons aujourd’hui le parcours sportif de Célestin Clémarès, mais aussi et surtout son action, son dévouement, et sa fidélité à un certain nombre de convictions, qui font du sport un facteur essentiel de cohésion sociale, un vecteur d’intégration et de rassemblement. Nous honorons également l’homme, le Vénissian de toujours, l’ouvrier, pour l’empreinte d’humanité qu’il aura laissée pendant 86 ans.

Célestin Clémares, dit « Nino », est né à Vénissieux et a grandi dans l’usine Marechal (actuellement Véninov), où son père chauffagiste occupait un logement. Il fit ses études primaires à l’école du centre, et en 1944, après la Libération, il prit la relève de son père comme chauffagiste dans cette usine qui le vit grandir. Il y resta jusqu’à sa retraite en 1982.

Sur le plan sportif, il excella dans sa discipline entre 1954 et 1960. A cette époque, le basket se jouait en extérieur. Les entrainements et les matchs se déroulaient sur le terrain Legodec, qui a depuis été remplacé par le boulodrome que nous connaissons aujourd’hui. Joueur éminent de l’US Vénissieux Basket où il occupait le poste de pivot, il a contribué par ses qualités à maintenir cette équipe au plus haut niveau, juste derrière le club de l’ASVEL.

Son ascension sportive le mena jusqu’à un niveau international au sein de la Fédération Sportive et Gymnique du Travail, la FSGT, avec laquelle il participa au festival de la jeunesse à Bucarest en 1953, puis à une tournée en Chine. Sans doute, Célestin Clémares trouva-t-il, dans cette fédération sportive d’éducation populaire, des repères faisant écho à son parcours, le refus de la domination des plus forts sur les plus faibles, comme celui de se limiter à une approche technique du sport. La FSGT, créée en 1908 à partir des premiers clubs ouvriers, afin de tisser des liens entre les militants, développe, aujourd’hui comme hier, un engagement associatif par la solidarité en actes contre les inégalités sociales. Ces valeurs seront chères à Celestin Clémarès, tout au long de sa vie et bien après son apogée de basketteur.

Célestin Clémares ne se limite pas au basket. Dans les années 60, il a pour habitude de pratiquer la gymnastique volontaire au gymnase Max Barel, avec ses collègues et amis Jacky Julien, Georges Clavel, Georges Théoule, l’entraîneur de l’équipe de basket, et bien d’autres. Il n’était pas rare que les séances de gymnastique se terminent alors par un match de basket dans un esprit de camaraderie et de fraternité tenant le groupe soudé. Il continua longtemps à pratiquer son sport favori avec ses amis, dans le gymnase des anciens locaux de l’usine Maréchal, occupé aujourd’hui par le Centre de Recherche et d’Education par le Sport et la Santé (CRESS).

Célestin Clémares a disparu le 9 février 2014 des suites d’une longue maladie, mais il nous laisse sa passion du basket. Nous continuerons à honorer sa mémoire, à travers cette plaque qui témoigne de ce qu’il fut : un homme présent pour ses proches, famille et amis, un homme fidèle à ses valeurs, un vénissian discret qui aura su marquer son temps.

Je vous remercie.

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