Pose de la 1ère pierre du groupe scolaire du Centre

C’est toujours un moment fort que de poser la première pierre d’un nouveau groupe scolaire. On parle, à juste titre d’ailleurs car cela fait partie du débat démocratique, de coût, de projet urbain, de programme de construction.

Mais là, d’un seul coup, avec cette première pierre, on parle d’autre chose, on parle des enfants, de nos enfants, on parle d’avenir, on parle d’égalité des chances et de justice sociale.

Y a-t-il plus beau lieu de vie qu’une école de la République ? Je n’en suis pas sûre, car il s’y transmet les bases d’une société ouverte, tolérante, intelligente, la société à laquelle on aspire. Accès et transmission des savoirs, partage des connaissances et des cultures, ouverture au monde, à l’autre, et aussi à soi-même : l’école de Jaurès, gratuite, laïque et démocratique, éveille, émancipe et construit la citoyenneté.

Impossible de ne pas associer à ce lieu de vie les enseignants, le maître et la maîtresse, deux mots dont l’écho résonne encore dans l’imaginaire de chacun.

Il n’y pas une éducation nationale idéale, il y a ce que la volonté politique veut en faire, les moyens qu’elle veut lui attribuer, et la décennie des années 2000, plus particulièrement sous Nicolas Sarkozy, a été en tout point catastrophique. Suppression de postes, dévalorisation du métier et de la formation, la liste des dégâts provoqués est longue, bien trop longue !

La ville de Vénissieux ne s’est jamais inscrite, et ne s’inscrira jamais dans cette entreprise de démolition irresponsable. Le 21ème groupe scolaire qui va sortir de terre en est la réponse ferme et cinglante.

L’éducation, l’enfance et la jeunesse forment le socle de notre pacte communal. A l’image de la réussite du groupe scolaire Joliot Curie, qui a ouvert ses portes il y a à peine deux ans, une école maternelle, une école élémentaire et un restaurant scolaire, ouvriront à la rentrée 2016, accueillant plus de 400 élèves répartis en 19 classes.
C’est le plus important investissement pris en charge par notre ville, dans le cadre de ce mandat, à hauteur de 14 millions d’euros, dont une subvention de l’État d’un peu plus d’un million, sollicitée dans le cadre de la dotation de développement urbain. Il est dédié à l’épanouissement des enfants et à la qualité des conditions de travail des enseignants, mais également à l’ambition architecturale du bâtiment, et je voulais saluer le travail du cabinet maître d’œuvre Roland Castro. Ce programme répond ainsi à plusieurs objectifs : en priorité bien sûr à la dynamique des effectifs scolaires, liées en partie à la prochaine livraison de l’îlot Romain Rolland.

Je tiens à préciser que l’ouverture du nouveau groupe scolaire n’entraînera pas de fermetures de classes, dans les autres établissements du centre et de son périmètre.

Par ailleurs, on connaît l’importance de l’implantation des équipements publics, dans la revalorisation et l’essor des quartiers.

Cette première pierre marque une nouvelle étape, dans le développement du Centre Ville de Vénissieux, l’un des grands enjeux de ces prochaines années.

Son dynamisme, en termes d’attractivité et d’activités commerciales, doit correspondre à celui d’une ville de plus de 60 000 habitants, la 3ème du Rhône. Nous y œuvrons avec force et détermination.

Enfin, cette pose de première pierre ne doit pas faire oublier tout le travail que nous menons au quotidien. A Vénissieux, le poste « Enseignement, écoles » représente 21% de notre budget 2015.

Nous consacrons 850 000€ par an, dans les opérations de réhabilitation liées à la carte scolaire, malgré les politiques d’austérité dévastatrices, qui nous sont imposées par le gouvernement.

Je tiens à mettre en valeur également l’excellent travail de nos services, pour cette première année de la réforme des rythmes scolaires, que les familles ont jugée réussie et qualitative. Il reste des ajustements à faire, bien sûr, mais dans l’ensemble, notre projet éducatif, qui accompagnait cette réforme, a été bien accueilli.

Ce 21ème groupe scolaire portera le nom de Flora Tristan. Certains ont proposé qu’on l’appelle Guy Fisher, nous étudions la question, au sujet de la nouvelle rue adjacente au groupe scolaire, qui pourrait effectivement porter son nom. Mais notre volonté était d’attribuer un nom de femme à ce bâtiment.

Notre choix s’est donc porté sur Flora Tristan, femme de lettres, considérée comme l’une des premières féministes. Victime d’un mariage raté, en proie à un homme violent qui la battait, et qui lui a tiré dessus, Flora Tristan se battra toute sa vie pour le droit des femmes, dont celui de divorcer.

La condition féminine et la condition sociale des ouvrières, ont été les deux fers de lance des combats de cette femme engagée, imprévisible et passionnée.

Une femme de tempérament aussi, qui n’a pas eu peur d’affronter l’hostilité des communes conservatrices et bourgeoises, lors de son « tour de France » auprès de la classe ouvrière.

On le sait moins, mais Flora Tristan était également la grand-mère du peintre Paul Gauguin.

Je vous invite à lire le livre de Mario Vargas-Llosa, « Le paradis un peu plus loin », qui met en parallèle l’histoire de ces deux destins uniques, deux êtres aux traits similaires, en quête d’un idéal dans lequel ils finiront par se perdre, l’un et l’autre.

A l’image d’une Louise Michel ou d’une Lucie Aubrac, Flora Tristan vient s’inscrire dans cette longue lignée de femmes, en résonance avec l’esprit résistant et progressiste de Vénissieux.

Au-delà du symbole et de ce que représente cette femme, il y a aussi une sonorité douce et musicale, à prononcer ce nom, que portera, dans un peu plus d’un an, le 21ème groupe scolaire de Vénissieux.

Je vous remercie.

 

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