Pose de la 1 ère pierre de la résidence Glunière

Dans un an, 22 maisons accueilleront 22 familles. Il y a dans ce programme, tout ce dont est garant le pacte républicain : la solidarité comme ambition, l’accueil comme tradition.

Depuis 1988, 22 familles des gens du voyage étaient installées ici, à La Glunière, contre le paiement d’une redevance d’occupation du domaine public. Le temps a passé, les familles se sont quasiment toutes sédentarisées, les enfants ont été scolarisés à l’école Pasteur, au collège Aragon. Il y a eu l’arrivée à Vénissieux, puis l’attachement à Vénissieux, et enfin l’appartenance à Vénissieux. Vénissianes, comme d’autres et à part entière, avec des droits et des devoirs, vos 22 familles font partie de notre commune, de notre territoire, de notre histoire collective.

La pose de la première pierre des 22 maisons de la Glunière, marque l’aboutissement d’un travail long, collégial, un travail de concertation fructueux, j’y reviendrai. Cette première pierre marque aussi le caractère républicain de Vénissieux, ville d’accueil et de solidarité, à l’heure où les amalgames, et la stigmatisation à des fins politiques nauséabondes, font tant de mal à notre cohésion sociale. C’est facile d’entretenir la confusion et les discriminations, ça l’est moins d’agir comme nous le faisons, aujourd’hui, pour l’intégration et l’insertion des gens du voyage, pour l’intégration et l’insertion de 22 familles, présentes sur notre sol depuis 27 ans.

Ce programme n’exprime pas autre chose que la volonté de Vénissieux de répondre, dans un premier temps, à la crise du logement, et de maintenir ses efforts, en termes de parcours résidentiels.

Pour la Glunière par exemple, les 22 logements individuels conventionnés APL, ont été adaptés aux besoins des familles. De différentes surfaces et différentes typologies, du T2 au T5, chaque habitation disposera d’un jardin, d’une terrasse, ainsi que d’un emplacement adapté à l’installation d’une caravane. Il s’agit ainsi de respecter la culture des gens du voyage, qui peuvent être à la fois sédentaires, puis nomades, nomades, puis sédentaires.

Je voudrais saluer tous les partenaires de cette opération exemplaire, de plus de 4 millions d’euros : l’Etat, la Métropole, le bailleur Est Métropole Habitat, et l’Association Régionale des Tsiganes et de leurs amis Gadgé (ARTAG). Cette dernière a été associée au projet, et missionnée par la Ville dès 2010. Non seulement cette collaboration étroite nous a permis de créer un habitat adapté aux besoins des gens du voyage, mais elle a permis d’accompagner, d’informer et d’impliquer les 22 familles.

La ville de Vénissieux a piloté les missions d’accompagnement social et de relogement des familles menées par l’ARTAG.

Des assemblées générales ont eu lieu, et chaque foyer a été sollicité et écouté, afin de trouver des solutions de relogement adéquates, le temps du chantier.

Là encore, le travail partenarial mené par nos services, avec le bailleur et la Métropole, a été précieux. Des solutions ont été trouvées pour les 22 familles : 12 se sont installées sur une aire d’accueil des gens du voyage, 8 ont été relogées par un bailleur social, et les 2 dernières auprès de leur proche. Car il ne faut pas oublier que pendant les travaux, la vie de famille continue, la scolarisation des enfants se poursuit, nous nous devions de ne pas bouleverser le quotidien des uns et des autres.

Il faut désormais faire preuve d’un peu de patience, puisque la livraison des 22 maisons est prévue, fin 2016-début 2017. Je précise que l’accompagnement des familles continuera après leur relogement, afin qu’elles réussissent leur installation.

Engagé depuis des années, et je tiens à mettre en exergue la contribution des majorités municipales précédentes, dans la réussite du projet, ce travail montre qu’une politique sociale du logement est possible. Il y a déjà le cadre du Schéma Départemental de gestion des aires d’accueil des gens du voyage, mais c’est aussi pour nous, ici à Vénissieux, une question de dignité.

On ne peut pas dissocier le logement de cette dimension-là : offrir un toit à une famille, offrir les conditions d’une vie décente, une vie socialisée, une vie scolarisée pour les enfants, une vie de plain-pied, avec son voisinage et sa ville. Là où beaucoup de villes éloignent et isolent les aires d’accueil des centres d’activités et des centres-villes, l’emplacement de la Glunière rapproche, au contraire, les familles des équipements publics, comme l’école Pasteur, la mairie, la médiathèque. C’est ce que j’appelle une réponse digne, une réponse républicaine.

Dans un an, 22 maisons accueilleront 22 familles. Il ne faut pas que vous considériez ce projet comme un projet de sédentarisation, car personne ne peut renier ses racines, et nul ne doit ignorer que, dans « gens du voyage », il y a le mot « voyage ». Par contre, il y a dans ce programme, tout ce dont est garant le pacte républicain : la solidarité comme ambition, l’accueil comme tradition.

Je vous remercie.

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