Ouverture de la semaine bleue

… »Ici à Vénissieux, le vivre ensemble est un objectif, une priorité, pas un slogan vidé de son sens. « …

Et si notre société revenait à l’essentiel ? L’attention, le partage, l’échange, l’écoute, la transmission !

Et si on oubliait un peu les politiques du chiffre, pour revenir à la profondeur du verbe ? Se parler, s’occuper de l’autre, s’entraider, prendre son temps, rompre l’isolement, retisser les liens entre les générations !

L’humain, nous y voilà, cœur de notre politique municipale, mais priorité que les politiques libérales et d’austérité ignorent, chaque jour un peu plus, et détruisent, chaque jour un peu plus. Oui, l’essentiel pour Vénissieux est là, dans le contact avec toutes les générations, et à travers l’ouverture de cette semaine bleue, dans le contact direct avec nos aînés, avec vous. Il s’agit bien de construire une histoire commune, de la ville vers l’habitant, de l’habitant vers la ville, et des générations entre elles.

C’est dans le prolongement de votre histoire que se construit la nôtre, et c’est au contact de vos expériences, que toute avancée, tout progrès, s’inscrit. Une société sans passé, je peux vous le garantir, est une société sans avenir. C’est bien cet esprit d’addition des générations, qui figure au cœur de notre pacte communal, et c’est lui, je le crois, qui fait avancer Vénissieux dans le bon sens, et que nous appliquons coûte que coûte, malgré l’asphyxie financière des collectivités, imposée par les politiques du gouvernement et de Bruxelles.

Le thème de la semaine bleue 2016 vient éclairer mes propos. « A tout âge, faire société ». Entrer dans le 3ème âge, cela ne veut pas dire sortir de la vie culturelle, associative, et de la cité. Au contraire, nos politiques publiques de proximité se déploient, pour renforcer l’autonomie des personnes, et le lien social. Notre budget pour le 3ème âge est d’environ 3,3 millions d’euros. Plus que le chiffre, il faut retenir la détermination politique qu’il exprime : nous donner les moyens d’activer tous les leviers, en matière d’accompagnement sanitaire, de logements, d’animations, d’équipements culturels, tous ouverts à votre curiosité.

La santé, bien sûr, est essentielle. 160 personnes bénéficient aujourd’hui du service des aides à domicile, un service qui assure quelque 2 000 heures par mois. L’année dernière, 65 personnes ont eu accès aux soins infirmiers à domicile. Le plan canicule niveau 3, a été activé à une reprise pendant 3 jours en août, et près de 700 personnes ont été quotidiennement appelées ou visitées. 17 personnes sont inscrites à l’accueil de jour. Avec l’arrivée du responsable du pôle 3ème âge, la réflexion pour para-médicaliser ce service reprend, afin de mieux répondre aux besoins, l’objectif de mise en place étant fixé à l’horizon 2017.

Dans le cadre des maladies neurodégénératives, notre ville compte, depuis l’ouverture de la Maison du Tulipier, un deuxième établissement EHPAD sur son territoire, avec 14 places d’accueil Alzheimer. Nous faisons face à un enjeu sanitaire de toute première importance. A ce titre, j’ai demandé la construction d’un nouvel EHPAD, sur le prochain site du Puisoz, grand projet d’urbanisme moteur pour notre ville. Inscrite dans la convention de Projet Urbain Partenarial, la Métropole de Lyon, notamment, a jugé cette proposition judicieuse et légitime.

Nous voulons agir à l’échelle de notre territoire, même si un plan Alzheimer digne de ce nom, doit être décrété au niveau gouvernemental, en s’appuyant, non pas sur les assurances privées, mais sur la solidarité nationale. Parmi les nombreuses animations de cette semaine Bleue, je vous invite et j’invite les Vénissians, à suivre la conférence sur l’aide aux aidants, animée par Monsieur Bernard Rombeaut, président de l’association France Alzheimer, demain à partir de 17h00 ici même salle Jacques-Duclos.

La maîtrise publique des enjeux sanitaires me paraît capitale, notre ville assume ce choix. Quand certains préfèrent externaliser et privatiser leurs services, notre équipe municipale a choisi, elle, de renforcer la qualité de nos services publics de proximité.

La construction d’une nouvelle cuisine centrale, opérationnelle dès la rentrée 2018, est le symbole et le marqueur de nos investissements, toujours au service de l’intérêt général. A qui sont destinés ces repas, et tous nos programmes d’équilibre nutritionnel ? A nos enfants, à nos aînés, à nos résidences Bonin et Raynaud. Signe qui ne trompe pas, les restaurants de nos résidences, ainsi que celui de Moulin-à-Vent, connaissent une fréquentation en hausse.

On ne peut pas dissocier la question de la santé, du logement, de la question de la dignité. Bien vivre sa retraite, c’est bien vivre dans son appartement, sa maison ou sa résidence. La crise fait de tels ravages, notamment auprès des personnes âgées, que nous veillons à la qualité de nos établissements et de nos accompagnements. En 2016, la Résidence Ludovic-Bonin a connu l’installation de la pergola, pour permettre aux résidents de s’installer à l’extérieur, et des travaux pour la création d’un jardin sensoriel sont en cours. En 2015, des travaux d’étanchéité de la toiture avaient été effectués. Nous avons également créé et mis en place, une commission personnes âgées, pour tenir compte des spécificités de la perte d’autonomie, dans les attributions de logement. Le représentant de la ville intervient à ce sujet, lors des commissions chez les bailleurs de logements sociaux.

25 dossiers sont subventionnés, pour faciliter l’adaptation des appartements, avec l’installation de douches et de salles de bain, adaptées à la mobilité de chacun. L’instance locale de l’habitat et des attributions, organisée à l’automne 2015, et à laquelle ont participé de nombreux spécialistes, avait pour thème la problématique habitat et personnes âgées.

Comme je le disais en introduction, notre ville tient à ce que nos aînés soient des acteurs à part entière, de la dynamique vénissiane. Les animations en direction des résidents, les tarifs avantageux de nos équipements culturels, les conseils de quartier, doivent permettre à nos aînés de vivre pleinement à Vénissieux, et par Vénissieux.

Nul ne doit se sentir exclu, nul ne doit se sentir isolé, et je me félicite du rôle actif de l’OMR, qui, entre parenthèses, a retrouvé une sérénité qu’il n’aurait jamais dû perdre, depuis la nomination de son nouveau président, Monsieur Jean Bernard Bert.

Vivre dignement, quelle que soit la génération, est un combat politique. C’est celui que nous menons dans notre commune, avec détermination et fierté aussi. Car il faut mettre des mots sur l’inacceptable. Savoir que près d’un million de retraités, principalement des femmes, vivent en dessous du seuil de pauvreté, me révolte.

Savoir que l’accès aux soins pour les personnes âgées devient, chaque année plus difficile, me révolte. Savoir que près de 55% des ménages, touchés par la précarité énergétique, ont plus de 60 ans me révolte. Ce sont là des colères saines, des colères dignes, des colères pour faire avancer les choses, faire bouger les lignes. Ces colères sont les miennes, elles nourrissent les politiques de proximité, à l’égard du 3ème âge, que nous défendons, contre le libéralisme, contre le cynisme, contre l’austérité imposée aux collectivités locales, comme aux familles et personnes les plus fragiles.

Ici à Vénissieux, le vivre ensemble est un objectif, une priorité, pas un slogan vidé de son sens. Nous nous donnons les moyens d’y parvenir, alors que dans le même temps, l’Etat asphyxie comme jamais les finances des communes, et contribue de la sorte au délitement du lien social et à la fracture des territoires. Oui, vivre ensemble, c’est vivre les uns avec les autres, les générations les unes avec les autres, et non pas les unes à côté des autres. Voilà le message simple que je voulais vous adresser, celui d’une ville à l’écoute de ses aînés, d’une ville qui a fait de l’humain sa plus grande priorité, dans les mots et dans les actes, sur le terrain et dans tous nos quartiers.

Je vous souhaite à tous et à toutes une excellente semaine bleue, animée, chaleureuse et conviviale.

Je vous remercie.

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