La fresque du jardin de l’envol

Le 28 juin 2011 – Retrouvez l’intervention de Michèle Picard à l’occasion de l’inauguration de la fresque du jardin de l’Envol, le 9 juin 2011.

Le 28 juin 2011

Retrouvez l’intervention de Michèle Picard à l’occasion de l’inauguration de la fresque du jardin de l’Envol, le 9 juin 2011.

L’insertion, le vivre-ensemble, le sens du partage et du collectif, ne passent pas par une seule voie officielle, par de beaux et grand discours sans lendemain. Ils passent par des gestes, des lieux, des hommes et des femmes qui transmettent leurs expériences, leur savoir-faire, qui ont envie d’être réunis, d’être côte à côte. Ça se passe donc souvent à petite échelle, dans un club de sport, dans une association ou encore ici, dans ce Jardin collectif d’insertion sociale, L’envol. Mais cette petite échelle débouche bien souvent sur des résultats probants, solides, modifie plus largement la vie d’un quartier et de ses habitants.

Les fresques que nous inaugurons aujourd’hui dans ce jardin, fruit d’un partenariat avec l’atelier chantier d’insertion de la régie de quartier Armstrong, symbolisent cette volonté commune de vivre ensemble, d’embellir ensemble et d’entretenir ensemble ces parcelles. Elles marquent aussi toute la distance parcourue par le jardin collectif, dont le projet initial fut approuvé par le conseil municipal en 2003, et mis en place en 2004.

Huit années de fonctionnement au cours desquelles de nombreuses améliorations ont été apportées : les installations d’arrosage à partir d’un forage de 25 mètres de profondeur, la réalisation d’un bungalow d’accueil des jardiniers, la serre, les barrières du jardin, les tables de semis, les bancs, le chemin de pierre et prochainement, un récupérateur d’eau.

C’est bien un espace de vie qui s’est construit ici, un espace où les partenaires ont jumelé leurs efforts : l’Europe les premières années, l’Etat, la Région, l’association le Passe Jardins, la régie de quartier, et les jeunes du centre de formation Bioforce.

Avec les prestations assurées par les Espaces verts, la gestion du dispositif et la communication, la ville de Vénissieux consacre un budget annuel de 57 000 € qui, c’est le cas de le dire dans ce jardin, porte ses fruits. Outil d’insertion, outil de citoyenneté, outil de renforcement du lien social, je suis très attachée à ces valeurs fondamentales d’une société digne de ce nom, dont profitent les publics reçus ici même : entre autres, les membres du foyer éducatif des Peupliers, du Sessad, et des foyers Adoma de Vénissieux.

La lutte contre l’exclusion est un fer de lance de notre politique. Les personnes qui connaissent des difficultés passagères, les jeunes exclus du marché du travail, les familles monoparentales qui souffrent de la crise, le drame des expulsions locatives : nous avons aujourd’hui plus que jamais besoin de lieux de partage, de lieux d’échanges, pour venir en aide à des hommes et des femmes fragilisés, dont l’isolement contribue à aggraver leurs difficultés.Je crois aussi aux vertus du jardinage, et plus généralement aux travaux manuels ou artistiques pour remettre en état de marche la volonté de chacun et pour reprendre goût, tout simplement, à la vie.

Les jardiniers le savent mieux que moi : rien ne se fait du jour au lendemain. Il faut du temps, de l’investissement, ne pas renâcler face aux travaux ingrats, et de la patience avant de récolter de belles productions. Il faut en somme s’impliquer, s’engager, travailler, échanger et partager. Dans une société comme la nôtre, où malheureusement l’éphémère et l’instant comptent plus que la durée et l’enracinement, retrouver un cheminement, un projet étalé dans le temps, permet de se reconstruire, de retrouver du sens, de se projeter dans l’avenir.

Le travail qui s’accomplit ici dans le jardin de l’Envol est un travail intérieur, mais c’est aussi une première étape, et une étape très importante de redynamisation et de socialisation.Enfin, et ce sera mon mot de fin, je voudrais conclure sur la dimension environnementale, éducative et sanitaire du jardin de l’Envol. En recevant des classes des écoles de Vénissieux et des personnes de l’atelier santé ville, la sensibilisation au développement durable, à une alimentation saine, à une gestion éco-responsable des ressources est très largement diffusée.

La ville de Vénissieux soutient énergiquement cette démarche de proximité, de citoyenneté et elle vient d’adopter, lors de son dernier conseil municipal, l’Agenda 21, document riche d’actions environnementales et humaines, qui vont dessiner les contours et le visage de Vénissieux à l’horizon 2030. Une ville fière de son passé industriel qu’elle n’entend pas laisser dilapider, mais une ville verte aussi, une ville avec des espaces publics et des espaces tout courts, où l’on peut se détendre et respirer.

Je remercie donc tous ceux qui œuvrent à la vie de ce jardin d’insertion sociale, et vous souhaite un excellent pique-nique.

FresqueJardinsEnvol09062011

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