Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes

En 2014, 118 femmes sont mortes en France en 2014, victimes de violences conjugales, soit un décès tous les trois jours. […] Les violences envers les femmes sont physiques, sexuelles, verbales, psychologiques, administratives, morales et économiques…

Le 25 novembre 1960, les trois sœurs Mirabal, militantes dominicaines en lutte pour leurs droits, sont assassinées par le dictateur chef d’Etat, Rafael Trujillo. Ces trois femmes sont devenues le symbole de la lutte pour les libertés et la date de leur mort, le 25 novembre, est désormais une journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes dans le monde entier.

« Je n’étais à la hauteur de rien, il m’était supérieur en tout. Et puis très vite il est devenu extrêmement violent.  J’ai eu un traumatisme crânien, j’ai été hospitalisée pendant 15 jours »

« Des coups de pied dans le dos (il faisait particulièrement attention à ne laisser aucune marque visible) m’ont fait mal pendant plusieurs jours. À chaque fois, il se confondait en excuses, en promesses, et j’y croyais. »

« Je suis en réunion, quand ma mère m’appelle en pleurs. Elle m’annonce que ma petite sœur est dans le coma. […] Les médecins légistes viennent constater les blessures de ma sœur : des vertèbres et des côtes cassées. […] Elle bouge parfois les mains, les pieds. Mais c’est tout. Elle ne parle pas, s’alimente par perfusion. Son compagnon a fait de ma sœur un légume. »

« Bonjour, aujourd’hui je me suis fait taper et gifler par mon petit ami. Il a essayé de m’étrangler.  J’ai tellement honte et le pire,  je suis enceinte,  je sens que j’ai perdu mon bébé. Je ne sais pas quoi faire »

« Ma fille a bientôt 19 ans, elle a été frappée par son copain. Plusieurs fois le nez cassé et des hématomes. Elle s’est séparée mais je viens de découvrir qu’ils sont de nouveaux ensemble et j’en suis malade. »

« Ma sœur à peine un an plus vieille que moi, s’est mariée avec une personne alcoolique et violente. Un jour de mai, il la tape plus fort que d’habitude. Son cerveau et ses méninges sont atteints. Après quatre mois de coma, elle est partie. »

«  Il m’a frappée et battue. M’a jetée par terre, m’a étranglée, m’a cassé des orteils, m’a éloignée de ma famille jusqu’à m’interdire de voir ma petite sœur, a dépensé toutes mes économies. Jusqu’au jour où il a pointé une arme sur la tempe. Une autre fille avant moi a subi le même sort. »

« Quand on se dispute, il me rabaisse tellement que je n’ai plus confiance en moi. Il me traite de handicapée, de débile mentale, de fille sans valeur. Il dit que je le dégoûte. Au fond, je n’ai que ce que je mérite. »

« J’ai 12 ans. Depuis 3 ans, maman et moi sommes victimes de violence conjugale de  la part de mon beau-père. Il nous frappe, nous insulte, nous méprise et j’ai tellement peur. Je ne sais plus quoi faire, j’ai même pensé au suicide. »

« Une femme de 46 ans a été retrouvée morte à son domicile. Son corps portait des traces de violences. L’autopsie a révélé que la victime a succombé à une hémorragie consécutive à des coups. »

Des mots terribles, des témoignages qui glacent, autant de scènes d’une violence intolérable. En 2014, 118 femmes sont mortes en France en 2014, victimes de violences conjugales, soit un décès tous les trois jours.

Les violences envers les femmes sont physiques, sexuelles, verbales, psychologiques, administratives, morales et économiques… Des violences qui débutent par le mépris et la haine et qui sont accentuées par la précarité. Les États engagés dans une démarche d’éradication des violences faites aux femmes doivent joindre les actes aux beaux discours. Sans quoi, naissent des bribes d’espoir qui ne récoltent que des chiffres toujours plus alarmants sur ces violences.

Je tiens à saluer l’engagement et les combats des femmes et des hommes qui se battent parfois au péril de leur vie, pour un monde plus juste et plus égalitaire. Face à l’urgence et aux enjeux de la situation mondiale, l’élimination de la violence à l’égard des femmes est un combat à mener au quotidien.

Pour conclure, les mots de l’ancien secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan :

« La violation des droits de l’homme la plus honteuse se caractérise sans doute par la violence à l’égard des femmes. Elle ne connaît pas de clivages géographiques, culturels ou sociaux. Tant que des actes violents continueront d’être perpétrés, nous ne pourrons prétendre à des progrès pour atteindre l’égalité, le développement et la paix. »

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