Inauguration de la nouvelle piste d’athlétisme

Deux événements en un ! Une inauguration avec la famille sportive réunie, en conclusion de la Fête du Sport et de la Jeunesse, c’est une inauguration réussie et un bon présage, pour ce nouvel équipement sportif.

Le terme de nouvelle piste d’athlétisme est d’ailleurs réducteur, j’y reviendrai. Certes, le souvenir de la piste cendrée, vétuste, est déjà oublié. Elle est remplacée par une piste synthétique, entièrement réhabilitée sur l’ensemble de sa longueur, soit 400 mètres, avec six couloirs pour les courses autour du stade, et un 7ème pour la ligne droite du 100 mètres.

Les matériaux utilisés pour la réalisation de cette piste synthétique ont été homologués, ce qui signifie que le stade Laurent Gerin sera en mesure d’accueillir des compétitions de niveau régional et de haut niveau. Du 4 au 16 août prochain, des compétitions des Championnats du Monde d’athlétisme Masters, auront d’ailleurs lieu sur notre site. Cela concrétise le rayonnement, en termes d’images sportives et d’équipements de pointe, de notre ville, à l’échelle de l’agglomération lyonnaise et à l’échelle régionale.

J’ai employé le terme réducteur, car plus qu’une piste, c’est un véritable pôle d’athlétisme qui sort de terre ! Les pistes d’élan et les sautoirs en longueur, triple saut et au saut à la perche ont été rénovés. Une piste d’élan pour le saut en hauteur, deux aires d’élan opposées, et une zone de lancers ont été créées. La rivière de steeple a également été rénovée. Enfin, cette piste marque l’aboutissement de la réhabilitation du complexe Laurent-Gérin, entreprise en 2008-2009, avec l’aménagement d’un terrain de football synthétique, d’un terrain de football annexe, d’un plateau sportif, de nouvelles tribunes, et des vestiaires associés au terrain de rugby.

Nous avons d’ailleurs profité de la création de la piste pour, en parallèle, rafraîchir la tribune Baril, les vestiaires et sanitaires, au terme d’une opération et de travaux d’environ 50 000€. Cet outil nous manquait incontestablement. Je tiens à mentionner la qualité des travaux et je remercie les entreprises et le maitre d’œuvre, Réal Sport qui ont réalisé cet ouvrage.

Ce qui nous importe en premier lieu, c’est la vocation d’intérêt général de ce nouvel équipement. A qui va servir cette piste, ou plutôt cet ensemble d’installations dédiées à l’athlétisme ?

Aux sportifs vénissians, à travers le club local de l’AFA Feyzin-Vénissieux, dont je salue l’investissement et l’implication constante dans la vie vénissiane, mais aussi bien sûr aux adhérents des autres clubs de la ville. Elle va servir et sert déjà, aux enfants des centres sportifs du mercredi, aux jeunes inscrits dans les structures municipales (EPJ, Centres sociaux, Maison de quartier, Centres de loisirs), et aux scolaires.

L’intérêt général dont je parlais, il est là, et il a été présent tout au long du projet, un projet soutenu par la commission Equipements de l’Office Municipal des Sports. Le moteur du Projet Sportif Vénissian, dans tout ce que nous entreprenons, dans tous les programmes d’investissement que nous avons réalisés, c’est l’intérêt général. Nous défendons le sport pour tous, car nous savons que c’est un levier d’insertion, d’intégration et d’éducation.

Nous le défendons comme un outil d’aménagement du territoire, nous le défendons dans la démocratisation de sa pratique, et je me félicite du travail mené, dans le cadre des appels à projets, pour promouvoir la pratique sportive des femmes.

Reste, bien évidemment, la question du coût, que personne ne peut ignorer : plus de 900 000€, ce qui peut paraître très élevé. L’Etat, le Département, le Centre National pour le Développement du Sport, ont apporté leur contribution (je les en remercie), mais c’est la ville qui a financé à plus de 50% ce programme, inscrit à sa programmation pluriannuelle d’investissement. Je le répète : cet équipement nous faisait défaut, c’est indéniable, et il n’est ni disproportionné, ni surdimensionné, il était tout simplement nécessaire.

Le programme de rénovation ou de réhabilitation de notre patrimoine sportif est arrivé à son terme, soit, depuis 2001, un investissement de notre ville de plus de 18 millions d’euros. Sans compter la prochaine inauguration du nouveau Centre Nautique Intercommunal. Il ne s’agit pas de se plaindre, encore moins de regretter notre politique volontariste et déterminée, mais de bien poser les bases d’un débat, auquel on n’échappera pas.

Comment et qui va financer le sport pour tous, dans les années à venir ?

Au fil des désengagements récurrents de l’Etat, le déséquilibre de moyens entre le sport professionnel et le sport amateur, dont 70% des dépenses publiques sont pris en charge par les collectivités territoriales, devient indécent.

Est-il vraiment judicieux que l’Etat réoriente clairement, une partie de son budget vers l’événementiel, comme, par exemple, la construction des grands stades, en vue de l’Euro 2016 ? A l’heure des politiques d’austérité, qui frappent sans discernement les Français, et aujourd’hui les collectivités territoriales, le sport pour tous, formidable école d’intégration, va-t-il devenir le parent pauvre des budgets nationaux ?

Je sais que les présidents de clubs, le monde associatif, les parents sont inquiets de cette évolution. Je crois qu’il est l’heure que l’Etat redéfinisse ses priorités, car les collectivités, mais aussi les bénévoles, ne pourront pas porter à bout de bras, à la fois la vie des clubs, la construction et l’entretien des équipements sportifs nécessaires.

Il faut repenser et approfondir les mécanismes de solidarité, entre le sport professionnel et le sport amateur, entre les ligues professionnelles et les fédérations, afin de garantir les missions d’intérêt général. Il faut renforcer également l’effet distributif du Conseil National du Développement du Sport, et conforter ses ressources, ce que les politiques d’austérité ne laissent pas augurer.

Le sport pour tous est notre bien commun, celui des enfants, des familles, des clubs, des entraîneurs, des bénévoles, des athlètes et de la vie associative, dans tous les quartiers. Il est aujourd’hui à la croisée des chemins, faisons en sorte qu’il emprunte la bonne voie, celle de l’intérêt général, et celle d’une école de la vie inégalable.

Je vous remercie.

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