Il y a 70 ans, les barrières électrifiées d’Auschwitz-Birkenau tombaient

27 janvier 2015

Auschwitz-Birkenau janvier 1945. Sur ordre d’Himmler, les allemands viennent de dynamiter le dernier four crématoire. Ils ont dispersé la cendre dans les champs et tassé la terre sur les charniers. Ils ont aussi brûlé toutes les archives pour tenter de dissimuler l’ampleur du massacre. L’armée rouge n’est pas loin. Dans une tranquillité épouvantable, les nazis décident d’évacuer le camp d’extermination pour un autre camp encore en activité. Ce sera Buchenwald ou Mauthausen.

Sous la terreur, 58 000 déportés sont rassemblés par les SS, puis entassés sur la route en vue d’entamer une terrible marche, la marche des suppliciés, la marche de la mort.

Auschwitz-Birkenau janvier 1945. Sur ordre d’Himmler, les allemands viennent de dynamiter le dernier four crématoire. Ils ont dispersé la cendre dans les champs et tassé la terre sur les charniers. Ils ont aussi brûlé toutes les archives pour tenter de dissimuler l’ampleur du massacre. L’armée rouge n’est pas loin. Dans une tranquillité épouvantable, les nazis décident d’évacuer le camp d’extermination pour un autre camp encore en activité. Ce sera Buchenwald ou Mauthausen.

Sous la terreur, 58 000 déportés sont rassemblés par les SS, puis entassés sur la route en vue d’entamer une terrible marche, la marche des suppliciés, la marche de la mort. Ils sont à pied ou comprimés dans des wagons à ciel ouvert. Tous ceux qui ne peuvent pas suivre, sont abattus ou meurent de faim, de froid et d’épuisement. Dans le camp ne sont restés que les malades et les déportés qui se sont cachés. Des spectres affamés, squelettiques, le teint blafard, déambulent à la recherche de quelque moyen de subsistance. Dans une tranchée, les cadavres congelés s’entassent. La Wehrmacht est en débâcle.

10 jours plus tard, Le 27 janvier 1945, les soldats de l’armée rouge, abasourdis, pénètrent dans le camp d’Auschwitz. 7500 rescapés sont là, ils attendent. A travers les trous de leurs haillons, leurs corps décharnés transparaissent. En cinq ans plus d’un million de personnes ont été massacrées dans ce lieu de 175 hectares dédiés à l’horreur. Certains jours, à une cadence infernale, ils étaient 25 à 30 000. Un peu plus loin, des montagnes de vêtements, de chaussures, de lunettes, de prothèses, de bagages éventrés, de peignes, de dents en or… Des centaines de milliers de vêtements masculins, plus de 800 000 tenues féminines, 7 tonnes de cheveux humains. Dans un baraquement, 90 enfants jumeaux portent en eux les traces indélébiles des expérimentations nazies, menées notamment par le médecin de la mort, le docteur Mengele.

Auschwitz est le symbole des meurtres de masse commis par les nazis, symbole de la Shoah au cours de laquelle 6 millions de juifs ont été exterminés. Le camp de l’ignoble, le camp de l’horreur et de l’abjection. Le choc est à la hauteur de l’aliénation du 3ème Reich. Comment évoquer, comment transmettre une telle tragédie, comment les hommes et les femmes qui ont lutté au prix de leur sang contre cette bête immonde, le nazisme, ont-ils pu croire à nouveau au genre humain ? Comment ont-ils fait, tous ces détenus, rescapés, au lendemain de la libération d’Auschwitz, pour vivre, pour revivre, pour apprendre à revivre ?

Transmettre l’histoire inlassablement, encore et toujours, pour aider les jeunes générations à comprendre le passé et le monde d’aujourd’hui, ses racines, ses concordances de temps, ses lointains échos.  Ils sont les citoyens de demain et auront la responsabilité de faire échec à tout ce qui pourrait conduire au même engrenage de haine et de meurtre, à la même faillite de l’humanité.

« Nous, les derniers survivants, nous avons le droit, et même le devoir, de vous mettre en garde et de vous demander que le  » plus jamais ça  » de nos camarades devienne réalité. »

Simone Veil

A Vénissieux, les élus du Conseil municipal d’enfants assistent aux commémorations. C’est un travail d’éducation indispensable de transmission de l’histoire. C’est, hélas, en période de crise, de misère, de désarroi et de désillusion que l’extrême-droite, sous différentes appellations, formes et variantes, a toujours su instrumentaliser ses idées nauséabondes. Nous savons tous où cela peut nous mener.

Réactiver toutes les mémoires, sans en dénaturer les causes ni les conséquences, souvent dramatiques, sans déni, sans amnésie : cette place centrale de l’histoire est devenue cruciale, dans un monde en manque de repères et de lisibilité, dans un monde tenté par les replis identitaires, la pire des solutions.

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