CONSEIL MUNICIPAL – Débat d’orientations budgétaires 2015

Gel des taux de fiscalité, maîtrise et rationalisation des dépenses, recours à l’emprunt raisonnable, car il ne s’agit pas de bâtir une ville sur le dos des prochaines générations, voilà les grandes lignes du budget 2015. L’autre nerf de la guerre concerne notre capacité à garder des dépenses d’investissement, dans des projets structurants et au service de l’intérêt général.

Une première tendance se dégage, depuis que le gouvernement de Manuel Valls a imposé au forceps, les politiques d’austérité aux collectivités locales.

Elle ne surprendra personne, encore moins notre majorité : les conséquences sur le terrain de cette soumission au libéralisme sont d’ores et déjà catastrophiques. Le sport, la culture et les politiques sociales, sont les premières victimes de cette baisse des dotations de l’Etat sans précédent, et sans commune mesure. Ce que nous dénoncions est en marche. Selon un sondage, un quart des communes envisageait, en janvier, une forte diminution des subventions au secteur sportif. Pour les villes de petite taille, 95% d’entre elles s’orientaient vers une diminution des subventions, dans le domaine culturel. Une petite liste pour illustrer mon propos : Saintes, baisse de 11% des subventions, supportée aux deux tiers par les associations à vocation sociale ; Parthenay : -20% ; Pontoise : -14% ; Romilly dans l’Aube : -20% en deux ans, Roubaix : -7% en 2015, -7% à nouveau en 2016. La mairie de Toulouse annonce un plan d’économies sans précédent.

Depuis les municipales 2014, 140 manifestations et actions culturelles ont été supprimées en France, et ce chiffre s’accroît chaque jour. Politique d’austérité + changement de majorité et bascule à droite = voilà le premier bilan alarmant, et nous n’en sommes qu’au début, voilà ce que perdent nos habitants et nos territoires. Cette hécatombe est contraire à l’esprit du 11 janvier, contraire aux valeurs de gauche que nous défendons, contraire à la cohésion sociale, et à la continuité territoriale de notre pacte républicain.

La ville de Vénissieux n’échappe pas au contexte national que je viens d’évoquer. Elle n’y échappe pas, mais elle entend bien y résister, malgré la perte dans notre budget de 7 millions d’euros, d’ici 2017, une perte liée, je le rappelle, à la baisse des dotations de l’Etat. 7 millions, c’est la moitié d’un groupe scolaire !

Aujourd’hui, grâce à un budget reconnu sain par la cour régionale des comptes, un budget équilibré et sans emprunts toxiques, nous sommes en mesure de tenir le cap à gauche. Dans un contexte qui n’a jamais été aussi contraignant, notre budget 2015 s’arc-boute sur la maîtrise d’ensemble de ses dépenses, afin de ne pas augmenter le taux de fiscalité locale. Pour la 5ème année consécutive, la fiscalité ne bouge pas, dans un souci de préservation du pouvoir d’achat des habitants, déjà mis à mal par la crise.

J’ouvre une parenthèse : si réforme fiscale nationale il y a, notamment des bases locatives que nous demandons depuis des années, elle devra être juste et solidaire, en intégrant de nouveaux critères, comme le développement économique des territoires, de développement humain, durable, de niveau de formation, de taux de chômage, etc.

Cet effort pour les Vénissians, nous le prolongeons également à l’égard des associations, puisque l’enveloppe des subventions augmente très légèrement par rapport à 2014, alors que de très nombreuses villes en ont déjà fait une variable d’ajustement, au détriment de la dynamique des quartiers et de leur cohésion. Ce qui se joue, à travers la présence de nos services publics de proximité de qualité et le maillage associatif, que nous garantissons l’un et l’autre à travers ce budget, c’est la réaffirmation et l’ancrage dans tous les quartiers, de nos politiques sociales, culturelles, sportives, éducatives. C’est l’identité vénissiane, c’est aussi donner une traduction concrète de la marche du 11 janvier.

Gel des taux de fiscalité, maîtrise et rationalisation des dépenses, recours à l’emprunt raisonnable, car il ne s’agit pas de bâtir une ville sur le dos des prochaines générations, voilà les grandes lignes du budget 2015. L’autre nerf de la guerre concerne notre capacité à garder des dépenses d’investissement, dans des projets structurants et au service de l’intérêt général.

Depuis des années, nous avons su créer les conditions de la dynamique actuelle de Vénissieux, nous nous devons de la maintenir et de la renforcer. Là encore, les politiques d’austérité sont un obstacle majeur. En 2014, l’INSEE confirmait la chute des investissements des collectivités locales, à hauteur de 8%, ce qui est considérable. La Banque Postale estime que la baisse des investissements pourrait atteindre les -15% en 2015. Economie atone, emplois de proximité touchés, petites entreprises fragilisées : l’austérité à marche forcée nous fait aller droit dans le mur. A notre échelle, comme à l’échelle du Grand Lyon d’ailleurs : 140 millions en moins entre 2011 et 2017, selon Gérard Collomb. Vénissieux en subit déjà les conséquences néfastes, avec le retrait annoncé de la ville de Lyon, et celui toujours officieux du Grand Lyon, du projet de la pré fabrique opéra. Le quotidien est lui aussi affecté : l’enveloppe 2015 des travaux de voirie de la Métropole, pour la ville de Vénissieux, est en baisse de -15% par rapport à 2014. N’oublions pas non plus que dans le même temps, les communes doivent faire face à des charges supplémentaires de plus en plus lourdes, comme la réforme des rythmes scolaires, la prolifération de normes coûteuses, etc…

A l’heure où le pacte républicain montre des signes de fragilité, penser la réorganisation territoriale en termes de concurrence, entre les hommes, entre les territoires, entre les services, est un contresens. Étrangler la commune, c’est étouffer la République.

La ville de Vénissieux croit en la force de l’éducation, de la culture, du sport pour tous, du lien social et de l’accompagnement des familles, en termes de logements, de petite enfance, d’accès aux soins, de loisirs, de sécurité. Son budget est à la hauteur de notre objectif : l’humain, ici, maintenant et avant tout !

Je vous remercie.

X