CONSEIL MUNICIPAL – Budget primitif 2015

Le budget primitif 2015 suit, bien évidemment, les grandes lignes du débat d’orientation du 13 avril dernier.

J’en rappelle plusieurs éléments. Pour la 5ème année consécutive, les taux de la fiscalité locale n’augmenteront pas, dans un souci de préservation du pouvoir d’achat des Vénissians, mis à rude épreuve par la crise. Dans un contexte d’étranglement financier des collectivités locales, la non augmentation des impôts locaux illustre les efforts que notre ville accomplit, pour les habitants et les familles : n’ajoutons pas de crise à la crise. Effort est le mot qui convient, puisque nous poursuivons sans relâche, la maîtrise de nos dépenses de fonctionnement. Tous les services municipaux, que je remercie, ont mené un travail méticuleux de rationalisation des dépenses, un travail qui porte ses fruits. Car il s’agit de mutualiser certaines tâches et missions, sans toucher à ce qui fait la force et l’identité de Vénissieux : la qualité et la présence de nos services publics de proximité.

Nous faisons le choix également de recourir à l’emprunt, de façon raisonnée et raisonnable. L’endettement par habitant baisse et reste largement inférieur, à celui des communes de même strate que notre ville. Gardons des finances saines, ce que la cour régionale des comptes a mis en avant dans son rapport, et gardons en tête ce souci de construire notre ville, sans faire peser la dette sur les prochaines générations.

Malgré les politiques d’austérité qui nous sont imposées par Bruxelles et le gouvernement, sans discernement aucun, nous maintenons des dépenses d’investissement ambitieuses, l’un des moteurs de la dynamique vénissiane, qu’il ne faut pas enrayer. La reconstruction du CNI, le début des travaux du nouveau groupe scolaire du centre en sont deux preuves parmi beaucoup d’autres.

Enfin, quand beaucoup de municipalités ont choisi de faire des associations la variable d’ajustement de leur budget, la ville de Vénissieux maintient, elle, l’enveloppe des subventions qui leur sont consacrées. C’est un choix fort, celui du vivre ensemble, de l’accès au plus grand nombre à la culture, au sport, de l’attachement des habitants à l’animation et à la vie de leurs quartiers.

En termes de chiffres, il faut lire les politiques d’austérité à travers les dotations de l’Etat. Si la DSU progresse, les faits sont là, elle ne compense pas la chute de la dotation globale de fonctionnement. Pour les années à venir, nous savons que la baisse de la DGF va s’accentuer, alors que nous n’avons aucune lisibilité sur l’évolution de la DSU.

Comme nous l’annoncions, l’austérité imposée par le gouvernement aux collectivités va nous faire perdre 7 millions d’euros, d’ici 2017. C’est considérable et c’est un choc sans précédent, pour tous les territoires en France, et plus particulièrement pour les villes populaires. Je le rappelle : 7 millions d’euros, c’est la moitié d’un groupe scolaire, ou encore, une année et demie de maintenance de tout notre patrimoine. 7 millions d’euros, c’est l’équivalent de la construction de deux restaurants scolaires. Voilà ce que l’on va perdre. A travers ces exemples concrets, tout le monde comprendra que ce sont les habitants qui sont pénalisés en premier lieu. Pénalisés dans leur pouvoir d’achat et la précarité, par la crise économique, pénalisés dans leur quotidien par l’austérité. J’en veux pour preuve l’enveloppe des travaux de voirie de la Métropole 2015 pour la ville de Vénissieux : -15% par rapport au budget 2014.

Les maires, de droite comme de gauche, ont alerté le gouvernement sur les effets néfastes, que ces politiques provoquent déjà en matière d’investissement. Les collectivités, ne l’oublions pas, sont à l’origine de près de 70% de l’investissement public. Pour l’ensemble des collectivités, l’INSEE confirmait la chute des investissements des collectivités locales à hauteur de 8%, à 53,5 milliards d’euros, mais les communes (-10,2 %) et les intercommunalités (-5,6 %), sont davantage concernés que les départements et les régions (-3,4 %).

Un repli de cette importance est quasi-inédit depuis une trentaine d’années, à l’exception des années 1993 et 2010.

Pour les entreprises et le BTP, c’est l’équivalent d’une perte de croissance de 0,2% par assèchement de leur carnet de commandes. Le risque d’un remède pire que le mal est bien réel. L’économie de proximité, l’emploi, les entreprises, vont être touchés, l’activité ralentie : est-ce ainsi que l’on imagine une sortie de crise, en cassant la croissance et les investissements, et en favorisant de fait, l’inégalité de développement entre les territoires ? L’austérité n’est pas un horizon indépassable, et tout le monde sait que l’on peut trouver des financements autrement, là où l’argent dort par exemple : les dividendes, les transactions financières et bancaires, les bulles spéculatives, les revenus du CAC 40… Mais au préalable, il faut en avoir la volonté politique !

Je crois donc nécessaire et urgent de redonner aux communes, les moyens de leurs politiques de proximité, pour raffermir le pacte républicain, le vivre ensemble et la continuité territoriale. C’est tout l’enjeu, crucial et déterminant, de ces prochaines années.

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