Budget 2016, taxes, subventions et évolution de la dette

… »Nous gardons une ligne, un cap, une ambition, dans un contexte de finances locales sinistré. »…

11 millions d’euros d’économies pour la période 2016-2019. Voilà ce que le budget 2016 de notre ville acte, sous l’effet dévastateur des politiques d’austérité décrétées par Bruxelles et Bercy.

Tout le monde sait que la chute des dotations de l’État, va faire perdre à Vénissieux, 7 millions d’euros d’ici 2017. C’est une année et demie de maintenance de tout notre patrimoine. En clair, vous prenez nos écoles, maisons de l’enfance, équipements sportifs, culturels, publics, et vous ne les entretenez pas pendant 18 mois ! Pour les finances locales, c’est du jamais vu ! Ces coupes drastiques de l’État, et il faut que les habitants en prennent conscience, sont sans précédent. Si, en effet, la dotation globale de fonctionnement diminue depuis des années, nous ne sommes plus, aujourd’hui, dans cette configuration.

La situation est devenue exceptionnelle. Jamais les contraintes budgétaires n’ont été aussi fortes, pour les collectivités locales. A titre d’exemple, entre 1 500 et 3 000 communes n’ont pas pu équilibrer leur budget, fin 2015. Quant à certaines villes, dont le choix a été de baisser la fiscalité locale, elles ont renoncé, de but en blanc, à certaines missions de service public, un choix catastrophique pour les habitants.

Nous ne voulons pas pénaliser les Vénissians, et toutes les familles, qui ont plus que jamais besoin de nos services publics de proximité, pour faire face à des difficultés insurmontables.

Si notre budget 2016 est un budget de contraintes, il est aussi un budget d’efforts partagés, mais il reste, néanmoins, un budget de résistance, dans la mesure où nos investissements, vous le constaterez, servent uniquement l’intérêt général.

Nous allons donc activer trois leviers, pour limiter l’impact, à l’égard des habitants, avec l’objectif de réaliser 11 millions d’euros d’économies, pour la période 2016-2019. Les taux de la fiscalité locale, augmenteront de 5% en 2016. Il n’y avait pas eu de hausse depuis 2011, mais les politiques d’austérité nous y contraignent, comme dans la plupart des villes en France, qui veulent assumer et maintenir leurs missions de proximité. Pour un contribuable sans personne à charge, avec une valeur locative moyenne, cela représentera environ 32€, et 17€, pour un contribuable avec deux personnes à charge.

Le deuxième levier concerne la maîtrise de nos dépenses de fonctionnement. Ce mouvement est amorcé depuis plusieurs années : nous allons renforcer, encore, la mutualisation de certaines missions, afin de les rationaliser, au mieux, comme la prochaine délibération sur les statuts de la Régie du Théâtre, va nous le prouver. Je tiens par ailleurs à remercier les services, pour leur implication, dans cette recherche d’une plus grande efficacité de nos services publics. Éducation, santé, culture, logement, cadre de vie, sécurité, aucune mission, contrairement à certaines villes, ne sera sacrifiée, il n’y aura pas de renoncement, en matière de présence et de qualité de nos services publics de proximité, mais des ajustements raisonnés, là où ils ne pénalisent pas la population, là où ils ne dégradent pas les conditions de travail de nos agents.

Enfin, les associations et régies sont elles aussi mises à contribution, avec une baisse de l’enveloppe globale, à hauteur de 5%. Le recours à l’emprunt restera mesuré, afin d’éviter toute fuite en avant, dont les prochaines générations seraient les principales victimes.

Pour autant, notre budget 2016 reste un budget de résistance. De nombreuses municipalités de droite profitent des politiques d’austérité, pour taper sur le monde associatif, culturel, social. Le discours démagogique et populiste, de la variable d’ajustement en temps de crise, n’a pas lieu d’être à Vénissieux. La variable d’ajustement, ça n’est pas l’intérêt général et le vivre ensemble, ce sont les intérêts particuliers, et les politiques des classes dominantes.

Les efforts partagés, gravés dans ce budget, vont servir l’amélioration du cadre de vie, l’éducation, la prévention, la sécurité et le droit à la tranquillité, la culture et le sport, et enfin, la vie associative. La traduction, sur le terrain, se lit à travers nos principaux investissements 2016 : le nouveau groupe scolaire Flora Tristan, la nouvelle cuisine centrale, la ZAC Vénissy, Bizarre !, et l’amélioration et le renouvellement de l’espace public. Ce sont nos choix politiques, forts et déterminés, au cœur desquels, le dénominateur commun s’appelle l’intérêt général. En filigrane, on y retrouve notre volonté de garder une maîtrise publique, d’enjeux aussi importants que l’éducation, la santé, la culture, le logement social, une volonté, après l’année dramatique que nous avons vécue, de renforcer le vivre ensemble. Je revendique ces choix, je les assume, et je crois qu’ils sont un écho du message fort, que la marche républicaine du 11 janvier nous avait adressé.

Nous gardons une ligne, un cap, une ambition, dans un contexte de finances locales sinistré. Reste plusieurs questions, mais elles sont de taille. Quand vont s’arrêter ces politiques d’austérité, qui pénalisent aussi bien l’économie de proximité, que les habitants ? Quels seront les financements des Politiques de la Ville ? La réforme de la DGF va-t-elle grever, une nouvelle fois, les finances de villes comme Vénissieux, Villeurbanne ?  Ce manque de lisibilité, à très court terme, ajouté aux coupes drastiques qui nous sont imposées sans discernement, suscite une très vive colère, parmi les maires de France, de droite comme de gauche. Dévitaliser les communes, c’est affaiblir le pacte républicain, et nous n’avons vraiment pas besoin de cela, en ce moment de crise très profonde.

Je vous remercie.

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